Sorti depuis le 23 septembre, Juliette livre avec NOUR son huitième album. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est placé sous le signe de l'ironie, puisque sur 10 chansons, 6 sont d'une facétie désopilante dont les plus réussies sont "Veuve Noire" et "les doigts dans le nez"
"Veuve noire" démontre la persévérance d'une femme à vouloir tuer un mari qui refuse de mourir afin de toucher son assurance-vie. Bourrée d'humour, on retiendra aussi une belle orchestration pour une chanson qui devrait trouver son public lors des prochains concerts.
"Les doigts dans le nez", comme l'indique son titre, donne ses lettres de noblesse à une mauvaise manie très répandue mais souvent inconsciente chez l'espèce humaine. Merci à cette chanson entraînante qui nous permettra de ne plus avoir honte lorsque nous serons pris en flagrant délit de fouille nasale.
De belles paroles sur un tic aussi disgracieux il fallait le faire :
"Autant de poésie
Collée sous le clavier
ou semée dans Paris
Je m'tire les vers du nez
Mes doigts trouvent la rime
Féminine
Au fond de mes narines"
Un bravo aussi aux musiciens qui ont livré à la fin de la chanson un petit air de New-Orléans très sympathique.
"Le diable dans la bouteille" traite de manière légère le thème de l'alcoolisme mais la voix de la chanteuse alterne murmures envoûtants et tonitruances délicieuses pour en faire un élément phare de l'album.
Alors, album mineur NOUR ? Certainement pas. Il débute et termine par deux trésors que sont "Au petit musée" et "Nour".
Et au milieu, une perle. La très métaphorique "Une petite robe noire" qui parle de l'enfance maltraitée de manière subtile et singulière.
Seule ombre au tableau pour ma part, la reprise de "L'éternel féminin" ( Chanson présente sur Le festin de Juilette-2002), la nouvelle orchestration dénature la fantasmagorie démesurée de l'originale. Avis très subjectif j'en conviens, d'autres apprécieront.
NOUR est donc une parenthèse relativement joyeuse dans la discographie de Juliette qui fête son demi-siècle rayonnant avec une aisance à se fondre dans des styles de musiques toujours riches et variés.
Pour en faire finalement une artiste inclassable.
Une artiste. C'est sûr !!
RépondreSupprimerAprès, tous les qualificatifs élogieux du monde peuvent faire l'affaire.
Cet album, nous sommes d'accord, est encadré par deux bijoux qui, s'ils semblent très autobiographiques, n'en sont pas moins universels. Chacun et chacune peut se retrouver dans cet enfant qui lit sous les draps, qui garde des trésors qui n'ont de valeur que pour lui, et dans cet automne d'une vie qui vient et qui laisse filtrer la lumière des souvenirs. Avant l'extinction du feu.
Pour ce qui est de "Une petite robe noire" j'y entends pour ma part l'histoire d'une femme battue... Et surtout, je remercie Juliette de remettre "L'éternel féminin" sur le devant de la scène. (J'ai hâte de la revoir sur scène) Cette chanson fondamentale (c'est quand même là que Juliette nous demande de l'appeler Patronne !) mérite d'être chantée encore et encore pour que les hommes réfléchissent à certains réflexes bien sexistes.
Enfin, bravo aussi pour le choix des auteurs Jacques Faizant et François Morel. Après Victor Hugo et Jacques Prévert... Le talent de Juliette, c'est aussi de bien s'entourer (pas vrai les garçons ?)
Bref, il y a longtemps que je n'ai pas adhéré aussi vite à un album tout entier.
Merci Patronne !
Bonjour Wilfrid,
RépondreSupprimerA propos d'Une petite Robe noire, Juliette a dit hier, lors d'une rencontre FNAC, que "cette chanson parle des violences faites aux femmes", pas d'ambiguité donc (même si dans chaque femme une enfant se dissimule ;-) )
En effet, la reprise de l'Eternel Féminin change de la première version ! Mais finalement, cette version met en avant des mots de la chanson qui étaient parfois "perdus" dans le côté plus lisse de la première, et c'est intéressant. Et sûrement très chouette à voir sur scène ^^
En tout cas merci pour ceet article !
Bonne continuation à toi et à tes pièces (la Patronne a-t-elle vu "la clochette..." ?)