A la sortie du nouveau Sherlock Holmes, les aventures, mitigées, du célèbre détective donnent l'ocassion de se pencher sur un compositeur de musiques de films que j'apprécie beaucoup : Hans ZIMMER.
Déjà responsable du carton planétaire "Gladiator" de Ridley Scott, Hans Zimmer signe avec Sherlock Holmes une BO originale qui n'est pas sans rappeler l'ambiance d'un Vidocq ou des Brigades du Tigre. Et ses compositions à la fois légères et travaillées, au rythme à la fois insouciant et décalé semblent être calquées sur le caractère et le jeu de son interprète principal : Robert downey JR. Après un premier album éblouissant lors du premier opus, on craignait de voir Hans Zimmer se répéter pour "Sherlock Holmes 2 : jeu d'ombres". Loin s'en faut, et le compositeur, apparemment jamais à court d'inspiration, réussit à se renouveler tout en conservant sur certaines pistes le thème principal associé désormais au personnage.
Elémentaire... mais pas si facile et pourtant parfaitement maitrisé.
Quelques aperçus auditifs ci dessous. Le 3ème étant une variation du 1er.
Biographie tirée de Wikipédia
Jeunesse
Dès l'âge de trois ans, Hans Zimmer se met à étudier le piano, mais l'expérience ne dure que deux semaines. Il n'étudie donc pas le solfège et apprend la musique de manière autodidacte. À l'adolescence, il s'intéresse à la musique électronique, et quitte l'Allemagne pour s'installer en Angleterre à l'âge de 14 ans, en 1971. Il écrit des jingles pour le studio Air Eidel et intègre le groupe des Buggles, mondialement célèbre pour le titre Vidéo Killed a radio star (Zimmer fait d'ailleurs une apparition à la fin du clip vidéo, derrière un clavier). Hans se lance également dans la musique électronique avec Warren Cam, membre du groupe Ultravox.
Débuts
Zimmer fait également connaissance en ce début des années 1980 au Snake Ranch Studio avec Stanley Myers, Nick Glennie Smith et Richard Harvey. Devenant l'assistant de Myers, Zimmer commence à travailler en 1982 sur le film "Travail au noir" qui marque le début d'une longue collaboration entre les deux hommes sur des films comme "Castaway" de Nicolas Roeg ou "My beautiful laundrette" de Stephen Frears.
Il commence à composer seul sur le film "Un monde à part"de Chris Menges. Cette composition attire l'attention de Barry levinson, qui l'engage pour son film "Rain man". Zimmer quitte donc l'Angleterre pour s'attaquer à Hollywood. Premier coup réussi, Rain Man marque l'entrée tonitruante du compositeur sur le sol américain avec une nomination aux Oscars.
Media Ventures
Dès son arrivée aux États-Unis, en 1989, Zimmer fonde à Santa Monica un studio avec son ami Jay Rifkin qui révolutionnera les méthodes de composition de la musique de film : Media Ventures. Son objectif est de permettre à de nouveaux compositeurs (venant notamment d'Europe, comme Zimmer lui-même) d'avoir accès à un matériel de haute qualité pour pouvoir percer dans la musique de film. Zimmer veut offrir la même chance aux inconnus que celle que Levinson lui a offerte avec Rain Man. Il s'entoure alors de nombreux compositeurs et techniciens pour l'aider à mettre en place son studio, comme Marc Mancina, Nick Glennie Smith ou encore Shirley Walker.
Ascension
Les propositions pleuvent après le succès de Rain Man. Zimmer s'attaque donc à un style qu'il n'avait pas eu l'occasion d'expérimenter en Angleterre : le film d'action. Il débute sur le film "Black Rain" (1989) qui marque le commencement d'une longue entente avec Ridley Scott. Il enchaine avec son frère sur "Jours de tonnerre"Si ces compositions ne se sont pas très bien passées avec la production, et si Zimmer lui-même pense que le résultat est plutôt mauvais, le nom du compositeur allemand résonne de plus en plus dans Hollywood. Il enchaîne les projets comme Backdraft (1990) de Ron Howard ou les films de John Badham: Comme un oiseau sur la branche(1990) et Drop Zone (1994). Moins commercial, Zimmer ne se consacre pas seulement à l'action et compose pour des films comme La puissance de l'ange de John G; Avildsen ou Fenêtres sur pacifique de John Schelsinger.
Situation curieuse pour lui en 1991, on lui demande de réécrire la musique de Croc Blanc pour remplacer celle de Basil Poledouris. Finalement peu convaincus, les producteurs vont sélectionner les meilleures pistes composées par Poledouris, Zimmer, Shirley Walker et Fiacra Trench.
En 1993 Hans Zimmer compose la musique du film de Tony Scott: « True Romance». Le thème: "You're so cool" est fortement inspiré de "Gassenhauer" de Carl Orff
La consécration
1994 marque un tournant dans sa carrière. Il compose pour son premier film d'animation, "Le Roi lion"et remporte son premier et unique Oscar à ce jour, mais aussi un Golden Globe et un Grammy Award. En 1995 il compose pour Jerry Bruckeimer et Tony Scott - non sans difficulté - la bande originale de "USS ALABAMA"(avec l'aide notamment de Nick Glennie-Smith), qui fera marque dans l'histoire des films d'action hollywoodiens, pour son alliance entre musique électronique, orchestrale, et l'utilisation impressionnante des chœurs (dirigés pour l'occasion par Harry Gregson-Williams, venant à peine d'intégrer le studio Media Ventures). La petite histoire veut que cette musique ait énormément plu à Steven Spielberg - Zimmer n'a jamais pu le confirmer - qui lui a ensuite donné les clés de la direction musicale de son nouveau studio Dreamworks.
Les critiques
Zimmer devient la cible de nombreuses critiques. Il est accusé d'être crédité comme compositeur principal d'œuvres dont il n'est pas complètement l'auteur. Il est notamment crédité comme co-compositeur avec Harry Gregson-Williams de The whole wide world (1996) et Smilla (1997), ou encore comme compositeur de Millennium (1992), une partition en réalité écrite par Mark Mancina, alors qu'il n'a en fait que supervisé leur écriture. Il plaide volontiers coupable et explique qu'il est plus facile de vendre une composition créditée Hans Zimmer plutôt qu'attribuée à un inconnu.
Autre malentendu, la bande-originale de"Rock", souvent associée à Zimmer, alors que celui-ci n'a fait que remplacer quelques thèmes principaux de Nick Glennie-Smith qui avaient été rejetés. Refusant de s'octroyer le travail d'un autre, Glennie-Smith a insisté pour que Hans Zimmer et Harry Gregson-Williams soient crédités comme co-compositeurs.
Fin des années 1990
Par la suite l'alternance entre musiques d'actions et decomédie continue, avec notamment en 1997 le premier film des studios DreamWorks Le Pacificateur de Mimi Leder et Pour le pire et pour le meilleur de James L. Brooks. Grâce à son studio, Zimmer permet à ses collaborateurs de composer pour de grosses productions. Il laisse sa place à Jeff Rona pour Lame de fond (1996) de Ridley Scott mais surtout il lance John Powell, fraîchement débarqué d'Angleterre à Media Ventures, sur le blockbuster de John Woo "Volte-face".
En 1998 il s'attaque à l'une de ses pièces maîtresses, "La Ligne rouge", de Terrence Malick, film pour lequel il compose pas moins de six heures de musiques et reconnu par beaucoup comme le chef-d'œuvre du compositeur allemand. Il met en musique également le dessin-animé au sujet bouillant de DreamWorks, "Le Prince d'Égypte", cette même année. Tous les films d'animation du studio seront ensuite confiés à Zimmer ou a son équipe, notamment Harry Gregson-Williams, John Powell ou encore Rupert Gregson-Williams.
La relève
À la fin des années 1990 et au début des années 2000 la Media Ventures Team se renouvelle autour de Zimmer. Nick Glennie-Smith, Harry Gregson-Williams, Mark Mancina, Jeff Rona ou Justin Caine Burnett prennent leurs distances avec le studio, veulent s'émanciper de Zimmer. Arrivent dans la nouvelle génération Steve Jablonsky (via Harry Gregson-Williams), Heitor Pereira, James Michael Dooley, Trevor Morris, Henning Lohner, ou encore Mel Wesson
Zimmer connaît son plus gros succès commercial avec le film Gladiator de Ridley Scott où il s'associe avec la chanteuse australienne Lisa Gerrard du groupe Dead Can Dance.
La bande originale du film est un des plus gros succès du genre. La même équipe s'occupe en 2000 de Mission : Impossible 2 de John Woo dans l'urgence.
Le succès de Gladiator renforce la collaboration entre Zimmer et Scott. Les deux travaillent de nouveau ensemble sur des styles très différents les uns des autres : Hannibal puis La Chute du faucon noir (2001) et Les Associés (2003).
Remote control
Après des différents entre Rifkin et Zimmer, ce dernier accusant Rifkin d'avoir détourné des fonds, le compositeur allemand quitte Media Ventures pour créer sa propre maison de production, le studio Remote Control Productions, non sans débaucher quelques compositeurs de Media Ventures.